Mini brainstorming sur le thème de l’empathie et de la compassion. Pour commander cette carte de voeux ou pour d’autres modèles (je les fais imprimer à partir des photos de mes toiles), visitez ma boutique Etsy: Energiecreatrice: www.etsy.com/ca-fr/shop/
Dans cet article, je veux vous parler de l’importance d’être empathique mais aussi et surtout d’avoir de la compassion lors d’interventions auprès des enfants. Cela peut aussi s’appliquer à vous-même et auprès d’autres personnes.
Auparavant, je veux faire la différence entre les deux termes. Concernant l’empathie, je dirais que notre compréhension par rapport à l’autre est peut-être plus au niveau cérébral. Il existe la technique du reflet qui nous permet de nous aider à se mettre à la place de l’autre pour mieux le comprendre, d’être à son écoute. À l’aide de cette technique, on reformule ce que l’enfant ou l’adulte vient de nous dire en ajoutant l’émotion ou le sentiment qu’il semble ressentir à ce moment. On se pratique à reconnaître et à nommer l’émotion de l’enfant.
Par exemple, »Si je comprends bien, tu te sens triste par rapport à cette situation… ». En ajoutant »Est-ce que je me trompe? », cela aide la personne à exprimer davantage ce qu’elle vit et de préciser. De plus, cela nous permet de voir si nous nous sommes trompés ou pas dans la perception de l’émotion. Cette étape est importante car il est essentiel de porter attention à l’interprétation suite à nos observations. Le reflet aide l’enfant à reconnaître lui aussi ses sentiments et émotions et à les nommer, à les exprimer de plus en plus. Par le fait même, les comportements dit plus négatifs s’estompent selon le rythme de l’enfant. Plus on est empathique avec l’enfant et plus l’enfant développe cette compétence puisque les enfants apprennent en observant. C’est aussi une belle façon pour eux de transformer leurs comportements teintés de colère en quelque chose de bien plus positif à l’égard d’eux-mêmes, des autres enfants et des adultes aussi.
Avec la compassion, notre compréhension par rapport à la souffrance de l’autre est plus au niveau du ressentis, du coeur. Et c’est là que l’on peut vouloir aider l’autre à retrouver sa lumière avec bienveillance. Je crois que l’étape première est d’être empathique et de passer à la phase de compassion, par la suite. En visualisant des situations où l’on a vécu une souffrance quelconque, cela peut nous aider à mieux comprendre l’autre qui vit une épreuve qui est différente de la nôtre mais qui se rejoint au niveau de l’émotion ou du sentiment. On peut se dire alors que si on était dans cette situation, on ressentirait probablement quelque chose de semblable et cela nous aide à avoir un doux regard par rapport à l’enfant ou l’adulte en question.
Amour-Passion (Toile et photo par Nancy Demers du Centre d’énergie créatrice, 2016, techniques mixtes, 16X20).
Pour certaines personnes, cette approche peut sembler trop simple ou pas assez sérieuse, notamment dans le domaine de l’intervention auprès de l’enfant. On croit parfois qu’il faut utiliser plusieurs interventions et spécifiquement celles qui proviennent de recherches, d’auteurs, de professionnels ou de spécialistes reconnus dans le domaine de l’enfance. Il me semble avoir vu plus d’articles ou de livres traitant des interventions reliées au pouvoir et à son partage que de l’empathie et de la compassion dans le secteur de l’éducation à l’enfance. Pourtant, on peut intervenir avec ces deux approches bienveillantes empreintes de douceur et de compréhension. L’important est l’écoute, la bienveillance, la compréhension sans jugement, l’attitude positive, cibler les émotions et sentiments et répondre aux besoins de l’enfant. Je crois que c’est une façon proactive en vue d’une amélioration profonde au niveau du changement de comportements qui va au-delà d’un résultat immédiat. Cela peut paraître long avant de voir un changement mais qu’est-ce qui est le plus important pour l’enfant? En se posant cette question, cela nous permet d’aller à l’essentiel plutôt qu’aux résultats rapides et qui peuvent être plus superficiels.
L’empathie et la compassion sont primordiales pour établir un lien de confiance avec l’enfant et avec toute autre personne d’ailleurs. En pratiquant l’écoute active avec l’enfant, cela démontre au jeune en question qu’il vaut la peine qu’on prenne du temps avec lui. C’est un message positif et significatif. Cela permet d’être vraiment à l’écoute des besoins de ce dernier plutôt que de porter notre regard sur des évaluations extérieures, sur les apparences ou les attentes. C’est la voie à suivre pour mieux comprendre les raisons sous-jacentes à ses comportements qui peuvent paraître ou être moins acceptables.
Prendre le temps de jouer avec l’enfant lorsqu’il le demande, d’être avec lui dans le moment présent, d’apprécier sa présence, ce qu’il a à nous raconter, voir qui il est vraiment, voir le beau à l’intérieur de lui, c’est cela qui va nous aider à mieux observer, à être à l’écoute des indices qu’il nous donne pour ainsi mieux cibler les difficultés qu’il vit, les défis qu’il rencontre afin de mieux répondre à ses besoins dans les diverses sphères de sa vie.
Quand j’ai choisi d’étudier en psychologie, je n’ai pas été plus à l’écoute ou plus empathique parce que j’étais en psychologie. C’est plutôt le fait que j’avais une personnalité comme telle qui a fait que j’ai été inspirée à poursuivre mes études dans ce domaine. Toutefois, j’ai eu l’occasion alors et par la suite dans mes expériences de travail d’améliorer mon écoute empathique et mon attitude de compassion. C’est quelque chose qui s’apprend, cela demande de l’entraînement et une ouverture à l’autre, à mon avis.
Lorsque j’ai travaillé auprès des gens qui vivent avec un handicap intellectuel, tout comme à la période où j’ai travaillé avec des enfants ou encore lors de supervisions de stages dans les milieux de garde, j’ai eu la chance d’observer l’effet bénéfique de ce type d’écoute empreint de bienveillance. Cela fait toute la différence chez les individus qui se sentent ainsi importants. Cela leur donne de la confiance en soi et de l’estime. Ils ont le sentiment d’être compris et la compréhension aide à trouver des solutions car on peut enfin sortir l’émotion difficile. L’enfant peut enfin s’exprimer avec authenticité car non contraint aux attentes de l’adulte et il peut également trouver ses propres solutions, seul ou avec l’aide de l’adulte.
Certaines étudiantes en stage me disaient qu’elles doutaient un peu des résultats de ce type d’approche. C’était peut-être dû au fait que ce type d’intervention semble ne pas être très populaire ou valorisé. Cela était vrai jusqu’à ce qu’elles en fassent l’expérience pour découvrir l’enfant sous un autre jour. Elles voyaient alors un enfant qui semble plus ouvert et qui s’épanouit tout au long de la démarche d’empathie et de compassion. Il sort de son état de comportements de protection pour se confier à l’adulte bienveillant et c’est là qu’elles remarquaient des changements significatifs dans l’attitude et les comportements de l’enfant. Car derrière un comportement qui peut nous exaspérer parfois, peut se cacher un type de souffrance qui peut être le moteur d’un comportement dit négatif. C’est à nous les adultes de tenter de découvrir de quoi il s’agit et notre première attitude à adopter, soit d’être empathique et empreint de compassion, va nous aider à enlever les voiles des jugements à l’égard du jeune.
Il est vrai que ce n’est pas toujours évident à faire, que c’est plus facile à dire et à écrire. Alors, en tant qu’adulte soyons aussi empathique et rempli de compassion autant à notre égard qu’à celui des autres adultes. La prise de conscience est une première étape pour voguer sur cette voie.
Parlant de prise de conscience ou de pleine conscience, je veux parler ici de l’effet pygmalion et des étiquettes versus l’empathie et la compassion. Ce que l’on peut observer sur soi-même, ce sont les étiquettes que l’on peut apposer à un enfant. Le tout se fait inconsciemment et c’est en s’auto-évaluant que l’on peut découvrir qu’elles sont nos perceptions par rapport à tel ou tel enfant. Lorsque je faisais des supervisions de stages et dans d’autres contextes de travail, il m’est arrivé d’observer le phénomène de l’effet pygmalion. Mais ça peut arriver dans d’autres disciplines ou mêmes dans certaines sphères de notre vie, soit à la maison, dans les sports, etc. La perception positive ou négative que l’on a vis-à-vis de comportements d’un enfant, par exemple, va influencer notre attitude à son égard.
La même chose peut se produire lorsque l’on communique notre perception d’un enfant à d’autres adultes. Il est possible qu’eux aussi soient influencés de manière positive ou négative sur la représentation de sa personnalité, par exemple. C’est un élément essentiel à considérer. Pour en savoir plus sur ce concept, je vous invite à lire les recherches qui traitent de l’effet pygmalion. Même si cette recherche a été effectuée il y plusieurs années, elle est toujours d’actualité. Je pense que si on en tenait plus compte, il y aurait moins de contamination de perception négative par rapport à certains enfants et l’interprétation de certains de leurs comportements qu’on évalue de manière négative et que cela renforce ces comportements du côté négatif justement.
De manière naturelle, lors de mes premières expériences d’emploi auprès des enfants, j’ai toujours adopté, de manière intuitive, ces outils à caractère humaniste, soit l’empathie et la compassion. C’est ce qui m’aidait dans l’intervention auprès d’eux qui, soit disant, avaient des diagnostics de troubles de comportements ou autres. Pour moi, il était plus important de porter attention aux besoins des enfants et aux raisons sous-jacentes aux comportements que je voyais, plutôt que de tenir compte du diagnostic que les enfants avaient reçu. Ainsi, je faisais du reflet et je voyais les comportements changer, je voyais aussi dans leur regard quelque chose qui semblait les toucher en profondeur. Si j’avais adapté mes interventions selon le diagnostic de chacun des enfants, il y aurait peut-être eu alors un biais, soit un effet négatif sur mes types d’interventions. Car cela aurait peut-être été teinté par un effet pygmalion.
Parallèlement, j’agissais comme ça avec les gens de mon entourage. C’est dans les cours que j’ai vu que je faisais du reflet instinctivement. Lorsque je me promenais ou que je m’assoyais dans un parc par exemple, souvent il y avait des enfants, des aînés, des gens de tous âges qui venaient me parler. Je voyais que les gens ressentaient que je les comprenais d’une certaine façon. J’étais dans un état d’ouverture.
De votre côté, qu’est-ce qui vous aide à être empathique et empreint de compassion? Quels sont à votre avis les gestes et comportements à adopter pour développer ces habiletés?
Si vous êtes passionnés par la recherche, c’est un sujet intéressant à développer. Une recherche expérimentale serait appropriée pour mesurer davantage l’impact de l’empathie et de la compassion, comme outil d’intervention auprès des enfants. Une comparaison pourrait être faite selon l’âge des enfants, ainsi que d’autres facteurs à considérer. Je crois qu’il existe certaines recherches actuelles sur l’empathie, mais je n’ai pas vraiment lu les résultats à la source. C’est à suivre…
En ce jour de Saint-Valentin, je vous souhaite des petits plaisirs simples dans le moment présent, ainsi que la santé globale. Que la santé soit dans toutes les sphères de votre vie! Prenez du temps pour vous!
À votre santé affective et relationnelle!
Photo par Nancy Demers du Centre d’énergie créatrice. J’ai fait imprimer la photo de ma toile Amour-Passion (2016, techniques mixtes, 16×20), sur cette tasse.
Que pensez-vous de l’empathie et de la compassion? Quelles places occupent-elles dans votre vie et comment se manifeste-t-elles?
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©Célébrons la créativité qui nous met en contact avec notre joie profonde et notre liberté d’être! Nancy Demers du Centre d’énergie 2014-2023